vendredi 16 décembre 2016

La réalité et le potentiel de l'opposition syrienne après Alep

Aldar Khalil

Membre du Comité Exécutif du TEV-DEM au Rojava

15 Décembre 2016




Il est illogique de suggérer que deux personnes pourraient différer sur ce qu'Alep est témoin maintenant, à la suite des changements dans l'équation militaire, qui est en faveur du régime syrien. Ce qui se passe à Alep maintenant, la fin complète de la présence de groupes armés, est considéré comme une autre phase achevée de la crise syrienne et comme une préparation à la transition vers une nouvelle étape qui ne ressemblera pas nécessairement à celle qui a précédée.

Cependant, ce qui se passe à Alep ne peut pas être compris comme ayant un impact direct sur l'approche imminente d'une solution définitive à la crise ou à la fin de la guerre syrienne. Malgré l'arrivée tardive du mouvement révolutionnaire à Alep, la ville, considérée comme la capitale économique de la Syrie et la deuxième plus grande ville du pays, est aujourd'hui libre de groupes armés. La victoire militaire du régime et de ses alliés à Alep contre les groupes armés va dans le sens de la reconstitution de ce que le régime et ses alliés appellent la Syrie utile, qui ne sera pas affectée par l'occupation de Palmyre par Daesh pour la deuxième ou troisième fois.

En outre, la saturation apparente de la ville d'Idlib avec des centaines de combattants, qui ont été amenés de différentes zones de Damas, de l'ouets d'Homs et certains de l'est d'Alep, est une préparation pour un assaut majeur sur la ville qui pourrait être définitif.

On peut dire que la guerre syrienne est entrée dans une autre phase. Les points de repère pour la fin de cette guerre seront déterminés lorsque les Forces démocratiques syriennes (FDS) et les forces internationales de la coalition, dirigées par les États-Unis, annonceront la libération de Raqqa et Deir El Zor de l'emprise par l'organisation terroriste Daesh.

Bien que l'événement ou l'ensemble de la scène politique syrienne se focalise sur le bruit des balles, il est possible de faire une percée dans cette même scène, surtout quand nous réalisons que l'opportunité d'une action politique n'est pas absente, en particulier le réalisme politique. C'est ce que la plupart des groupes d'opposition syriens doivent adopter aujourd'hui plus que jamais.

Créer le bon discours politique pour cette phase et les étapes ultérieures de la Syrie, en établissant des visions et des plans plus appropriés à la question syrienne et en se concentrant sur la distinction entre les relations équilibrées avec les puissances régionales et internationales concernées par la résolution de la crise syrienne confirment que le temps est venu aujourd'hui de tenir une conférence de l'opposition syrienne pour agir ensemble et efficacement pour trouver une solution syrienne.

Cependant, cette fois, la conférence doit se tenir dans une Syrie libérée de la terreur et de la tyrannie, sans ingérence ni dictée de puissances extérieures et sans associer les ordres du jour nationaux aux agendas régionaux ou internationaux. Il est certain que les zones de Rojava sont les zones les plus appropriées en Syrie pour jouer un tel rôle. Convaincre l'opposition de mener un tel projet  sera lune bonne mesure, qui produira à son tour des mesures positives telles que la libération de l'intervention étrangère, qui fait passer l'opposition syrienne comme (non-opposition) comme l'exécuteur d'agendas régionaux limités. L'accumulation de ces agendas a transformé l'opposition en une carte interne pour ces États, comme la Turquie et Alep à moitié détruit.

La plupart des mouvements d'opposition syriens se sont créé des ennemis locaux et extérieurs, oubliant comment réaliser un changement démocratique, pour lequel le peuple syrien est sorti dans les rues il ​​ya sept ans. On peut dire que le changement négatif des positions de l'opposition a renforcé l'adversaire, c'est-à-dire le régime autoritaire, en de nombreux endroits. Lorsque nous effectuons une telle évaluation, l'objectif est de fournir une critique constructive de l'opposition pour rétablir son rôle dans la réalisation du changement démocratique. Cette évaluation inclut tous les partis d'opposition nationaux. Parce que, dans ces circonstances exceptionnelles, le chemin vers la rédemption passe par la restauration des expériences de l'histoire, qui ne diffèrent pas beaucoup de l'expérience syrienne. Le soutien de toutes les visions et projets démocratiques est un devoir national et humanitaire, de même que le projet de fédéralisme démocratique de Rojava.







jeudi 15 décembre 2016

La chute d'Alep Est expliquée par Polat Can

La chute d'Alep Est

Polat Can
13 décembre 2016


La partie orientale d'Alep est tombée aujourd'hui, mais en regardant les causes profondes qui ont ouvert la voie à cette chute, vous vous rendrez compte que celle-ci était inévitable non pas parce que les forces Baathiste et leurs alliés sont plus forts ou bien que les factions islamistes sont plus faibles mais parce que les dizaines de facteurs qui ont accompagné la première chute à l'automne 2012 ont conduit à la deuxième chute d'aujourd'hui.



La première chute fut rapide, inorganisée et arriva tôt alors que la seconde chute arriva tard, fut douloureuse et destructrice, en d'autres termes: La première chute fut une préface à la seconde.

Tout d'abord, il faut se rappeler que les révolutionnaires se sont moqués du peuple d'Alep pour ne pas participer à la révolution contre le régime Baath, mais ils ne comprenaient pas qu'Alep est la ville du commerce et de l'industrie, qu'elle a besoin de sécurité, de stabilité et de voies de communication ouvertes.


Deuxièmement: Alep est divisé en deux districts: Alep-Ouest et Alep-Est, et ce n'est pas seulement une division géographique, mais aussi une division sociale et culturelle. À L'Est d'Alep résident des pauvres, des dévots et des sunnites pieux, des Kurdes des villages, des kurdes de Kobané et d'Afrin ainsi que des Turcs. Tous sont pauvres, ouvriers du bâtiment et des industries textiles. D'autre part: À Alep-Ouest résident les employés de la classe moyenne, les riches et les propriétaires qui ne se soucient pas des slogans politiques mais recherchent seulement de la stabilité afin de faire prospérer leurs affaires.


Troisièmement: il y a des districts à majorité chrétienne (Arméniens, Assyriens, ... etc.) qui n'ont aucune sympathie pour les slogans islamistes qui ont détourné la révolution depuis le milieu de 2011, et qui se sont toujours méfiés des révolutionnaires venus des villages.


Quatrièmement: les districts à majorité kurde, en particulier Al Ashrafia et Boustan Al Pasha, qui ont été les premiers à combattre et à expulser les forces du régime et ses voyous Shabeeha au printemps de 2012, mais étaient réfractaires aux slogans extrémistes nationalistes et chauvins de l'opposition et ses alliés armés soutenus par l'ennemi historique des Kurdes ... La Turquie.


Cinquièmement: La chute de l'est d'Alep en 2012 ne fut pas une dynamique interne ou une initiative locale, mais le fait de l'occupation par des villageois armés du nord d'Alep (Andan, Hritan, Azaz et Hian).


Sixièmement: Les factions islamiques ont combattu et détruit des familles et des tribus importantes d'Alep-Est, ce qui en a conduit beaucoup à s'allier avec le régime.

Septièmement: Une fois que les factions islamiques ont pris le contrôle de l'Est d'Alep, elles ont volé et pillé tout et exporté vers la Turquie à des prix très bas conduisant à la destruction de l'économie et des possibilités d'emploi sur lesquelles les gens comptent pour assurer existence.

Huitièmement: L'opposition armée était divisée en autant de factions qui se battaient pour le butin du pillage et du vol des usines. Ces factions étaient éclatées en fonction de leur position idéologique, politique, géographique ou religieuse, fondé également sur leur loyauté envers les États, les partis politiques ou à une personne spécifique.


Neuvièmement: L'introduction de ces factions islamistes extrémistes à Alep et au sein de l'opposition armée a imposé un nouveau style de vie au peuple et aux autres factions. Le contrôle d'Ahrar Al Sham et d'Al Nusra a donné au régime d'Assad et aux Russes la raison et la légitimité de détruire la ville et de tuer ses habitants.


Comme nous l'avons indiqué au début: La deuxième chute d'Alep-Est a beaucoup de choses en commun avec la première chute. Mais pourquoi Alep a-t-il chuté malgré tout le soutien apporté aux dizaines ou peut-être centaines de factions, par des tonnes d'armes de la Turquie et les finances des Saoudiens et des Qataris, par la propagande médiatique sur l'établissement d'une salle d'opération commune de toutes les factions accompagnée de menaces et de promesses. Pourquoi donc Alep est-il tombé?


Premièrement: Les divisions entre les différentes factions basées sur quels États les sponsorise et quels sont les intérêts de ces états dans les combats.


Deuxièmement: le contrôle des factions extrémistes islamiques en particulier Al-Quaïda terni l'image de la résistance armée dans le monde, surtout à l'ouest.


Troisièmement: les vendeurs ambulants, les marchands de moutons et d'orge sont devenus des stratèges militaires qui décident des plans militaires et des expéditions tactiques et stratégiques de premier plan et sont devenus plus tard des Seigneurs de Guerre et des autorités locales qui trompent leurs sujets.


Quatrièmement, ces factions islamiques extrémistes n'ont pas lutté contre le régime, au lieu de cela ils ont lancé une guerre de quatre ans contre le peuple kurde dans le "Cheikh Maksoud" (Sida Mountains) qui a tué des centaines de milliers de Kurdes et d'arabes bombardant à l'aide de gaz et de bombes chimiques et empêché le ravitaillement en aliments et médicaments. Cela a été à mon avis la cause la plus importante de la chute de l'opposition armée ainsi que de la chute de l'est d'Alep.


Cinquièmement: la Résistance Armée est devenue un agent de facto du Service de renseignement turc (MIT) et a suivi les ordres de leurs maîtres et fait la guerre à Cheikh Maqsoud.


Sixièmement: les factions de l'opposition ont commencé à se battre entre elles et ont commis des atrocités contre des civils, les unes contre les autres et contre les Kurdes et les chrétiens, comme l'a fait DAESH. Ils massacrent et exécutent des civils dans les rues, kidnappent et détruisent des églises et ciblent les kurdes.


Septièmement: en raison des luttes intestines entre ces factions armées, le régime a pu atteindre «Al Nobel» et «Zahraa» et déconnecter Alep de «Azzaz» et les villages du nord et de l'est et par la conséquence de la Turquie.


Huitièmement: De nombreuses factions de résistance armées ont abandonné leurs positions au régime après un protocole d'accord Russo-Turc, de sorte que le régime a pu assiéger et combattre à l'est d'Alep.

Neuvièmement: La Turquie et l'opposition syrienne en Turquie bluffent la résistance armée en leur disant des mensonges comme le soutien inconditionnel de la Turquie contre le régime et le soutien dans la négociation avec le régime qui permettra la victoire. Malheureusement, la résistance armée a cru ces mensonges et a subi le bombardement hystérique des Russes et du régime sans aucun gain sur le terrain.


Dixièmement: Le renseignement turc a utilisé la résistance armée pour ses propres gains et les a aidés à prendre l'académie militaire "Ramosa" et la route de Damas avant la visite programmée d'Erdogan en Russie afin qu'il puisse être en position forte pour négocier avec Poutine, mais après la réunion, Erdogan a ordonné le cessez-le-feu des opérations militaires à Alep.


Onzièmement: Au moment où l'opposition armée gagnait des terrains dans l'ouest d'Alep coupant les routes vers Damas, Erdogan leur a ordonné de quitter Alep et de se diriger vers Jarabulus. Ce mouvement a été la dernière goutte qui a fait débordé le vase et conduit à leur défaite et la victoire du régime.


Douzièmement: Au lieu que les milliers de résistants armés se dirigent vers Damas pour abattre le régime d'Assad, ils se dirigèrent vers Sheikh Maksoud, Afrin, Jarablus et Al Bab pour combattre l'armée syrienne libre et les Kurdes suivant l'ordre de leur maître turc.


Treizièmement: il y a quelques années, une réunion a eu lieu regroupant des dizaines de factions et, par la suite, ils abandonnèrent  leurs champs de bataille et se dirigèrent vers les villes kurdes pour les occuper, mais leur défaite fut celle de Sere Kaniye, Ramaylan, Qamishlo, Gîre Spi et Afrin.


Non seulement l'Est d'Alep est tombéz, mais elle a été complètement détruite. L'économie du plus grand centre économique du Moyen-Orient et l'une des plus anciennes du monde a été détruite. La chute de l'est d'Alep est aussi la chute du projet de résistance armée et de leurs partisans en Turquie, c'est la chute de l'Islam politique et des Frères musulmans et des agents de l'Etat turc et de ses mercenaires et la chute de toutes les forces qui se battent contre le peuple kurde. Je l'ai déjà dit et je le répète «personne ne réussira à s'opposer et à combattre le peuple kurde».


Pour finir, le seul projet viable est le projet laïque et réellement patriotique du peuple kurde, le projet des forces syriennes démocratiques (FDS) et les unités de protection du peuple (YPG). C'est le projet fédéral et démocratique qui peut s'opposer à DAESH et le régime et tous les dictateurs et garantira également un Kurdistan libre et la Syrie libre.

samedi 5 mars 2016

Voyage au Rojava - 20151226 - 24h à Tel Tamer - Partie 3

Le Khabour


Tel Tamer est situé le long de la rivière Khabour. Possédant autrefois un débit relativement important, de nos jours, le Khabour n'est plus qu'un filet d'eau envahi par les joncs. D'un avis unanime dans la région, les habitants accusent la Turquie de cet état de fait. Elle est soit accusée de pomper intensivement dans la nappe phréatique, soit de détourner ou pomper l'eau en amont du cours.


Le long du Khabour. Ici le Tel qui donne son nom à la ville
Restaurant désafecté où l'on pouvait déguster une excellente friture

Le Khabour...
... ou ce qu'il en reste











Rencontre avec des paysans chrétiens syriaques


Cheminant le long du Khabour, nous rencontrons un agriculteur, chrétien syriaque. Il nous emmène voir les ruines d'un ancien moulin servant à pomper l'eau construit par les francais dans les année 30. Nous rencontrons son ami et nous voilà assis autour d'une table à boire du thé, manger des friandises de Noël et discuter politique.

Des traces du gouvernorat francais. Un moulin à eau.
Comme d'habitude, accueillis à bras ouverts....
Sa fille nous a invité à fêter noël au sommet du Tel avec les enfants de la ville, mais nous n'avions malheureusement pas le temps.

Les milices du SUTORO


Tel Tamer, comme toute ville abritant des chrétiens d'orient, n'est pas seulement protégée par les YPG/YPJ et les assayis, mais aussi par des milices chrétiennes comme les SUTORO.
Ne pas confondre avec la milice SOTORO qui est, elle, pro-Assad. À tel Tamer les SUTORO eux travaillent main dans la main avec les YPG.


Les milices du SUTORO ...
patrouillent dans la ville


Commercants de Tel Tamer supporter du régime. Au fond, le drapeau Syrien.


Rencontres avec le TEV-DEM


En début d'après midi notre interprètre improvisé nous propose d'assister à l'assemblée des familles des martyrs. Ils doivent discuter du nettoyage des lieux du triple attentat dont je vous ai parlé dans la partie 1 de ce reportage. Les dirigeants du TEV-DEM sont présents et nous nous entretenons avec eux. Le père (arabe) de victimes de l'attentat demande à nous parler. Il nous dit qu'ici tout le monde est prêt à donner sa vie pour défendre la liberté, la leur et la nôtre...















L'assemblée des familles de martyrs se réunit en plein air, le batiment du TEV-DEM ayant été détruit dans l'attentat.




Discussion avec les dirigeants du TEV-DEM

Retour à Amuda


Alors que nous nous étions rendu à Tel Tamer depuis Kobané par nos propres moyens, les YPG insistent pour nous ramener à Amuda eux mêmes. Nous quittons nos hôtes, emprunts d'émotions contradictoires : tristesse de se séparer, et joie d'avoir fait de telles rencontres.



J'espère vous revoir un jour, camarades

Crédits photos: Jean Pierre Decorps / Raphael Jobic


mercredi 2 mars 2016

Législation sur les Coopératives du Canton de Jaziré

Cet article est la traduction du texte publié ici: http://www.pasewan.com/English/Detail.aspx?Jimare=161#.VsAQpDSPsrQ.twitter

TEV-DEM  Comité économique

[TEV-DEM - le Mouvement pour une société démocratique - est une organisation à grande échelle jouant un rôle clé dans l'orientation du développement de la société innovante du Kurdistan syrien. Son Comité économique a publié la déclaration suivante au sujet du rôle, l'échelle et les règles des coopératives qui jouent un rôle croissant dans l'économie sociale du Rojava.]

introduction

L'économie du Rojava (Kurdistan syrien) a été exposé au pillage et à l'exploitation à grande échelle par l'Etat syrien, qui contrôlait ensemble des ressources du pays, rendant impuissante la communauté. Cette politique était non seulement économique, mais aussi sociale et a conduit à la division de la société du Rojava, qui a toujours eu un esprit communautaire et une culture extraordinaire. Par conséquent, la culture de la participation, le travail d'équipe et la confiance mutuelle a diminué au cours des 10 dernières années. Le Rojava est encore une zone de guerre sous le siège, ce qui rend son marché hors du contrôle de la société. Il y a beaucoup de destruction politique, économique, sociétale et de l'infrastructure Rojava. En outre, la migration des capitaux et des humains a encore aggravé la situation. Par conséquent, la révolution et la société du Rojava connaissent de grandes difficultés économiques.
De telles conditions et une telle situation nécessite le développement d'urgence de l'économie sociale à travers le développement des communes et des coopératives locales. Bien qu'il y ait beaucoup de défis, la chose la plus importante est l'individu et la culture de la communauté. Sur cette base, au cours des premières étapes de la révolution, quelques-uns des événements économiques ont été menées rapidement. La priorité a été donnée aux projets portant sur l'agriculture et les infrastructures. Certaines coopératives ont été établies au cours des trois dernières années. Le développement de ces coopératives a stimulé la confiance de nos citoyens dans la construction d'une société moderne et avancée. Il a prouvé être une expérience importante. Maintenant, nous devons passer à une nouvelle étape, qui à son tour nécessite une  réorganisation de la société.
Notre objectif immédiat est de construire plus de communes indépendantes et locales et des coopératives. Le sol, l'eau et l'énergie sont nos priorités. Nous devons aborder ces projets de façon plus communautaire. De nombreuses mesures pratiques ont été prises dans ce domaine et le travail est toujours en cours.

1. Coopératives Agricoles

Les coopératives ont été créées dans 9 zones différentes de la province d’Al Jazeera. Chaque coopérative a sa propre administration. Ces coopératives sont les suivantes: 12 coopératives générales et 6 coopératives de femmes indépendantes. Il y a 6315 membres dans ces coopératives. Ils possèdent des actions entre SYP10000 SYP 25000 [SYP = Livre syrienne; SYP1 US = 0,0046 $ environ]. Le revenu de ces coopératives sont partagés entre la trésorerie et les membres des communes. Actions changent aussi en fonction du travail, mais l'accent est toujours sur le développement économique.
Grâce à ces coopératives, 328.270 acres de terres agricoles ont été plantés.
  • Blé: 105.374 acres.
  • Orge: 197.155 acres.
  • Coriandre: 8.780 acres.
  • Lentilles: 7.720 acres.
  • Pois chiches: 5.270 acres.
  • Légumineuses: 2.250 acres.
  • Cumin: 301 acres.
  • Nigelle cultivée: 1.420 acres.

2. Sociétés coopératives pour les propriétaires de bétail

Il y a 162 membres dans ces sociétés coopératives. Par conséquent, un nouveau village pour la coopérative.

3. Sociétés coopératives de nettoyage d’usines

Il y a 3 sociétés de coopératives de ce type. Il y a 107 membres qui détiennent des actions entre SYP 10000 SYP 25000.

4. Union des coopératives

Il y a beaucoup de coopération de ce type avec 6885 membres, qui possèdent 12039 actions (SYP 15000 par action).

5. Serres coopératives

Les serres coopératives pour la culture de légumes sont placés sur dix acres et 13 hangars à légumes ont été construits. Il y a 140 membres de ces coopératives et les membres augmentent régulièrement. Chaque action est au prix de 25000 SYP.

6. Coopératives industrielles de petites et moyennes tailles

- Coopératives de marché public: 240 membres - part SYP 50000.
- Coopératives de câbles électriques.
- Coopératives de toréfaction de graines et de pistaches.
- Coopératives de production:
  1. Coopératives de. bouteilles d'eau minérale: 992 membres - part SYP 130000.
  2. Coopératives d’huiles: 1250 membres - part SYP 50000.
  3. Stations de carburant coopératives: 100 membres - part SYP. 15000
  4. Coopératives de construction Immobilière: 124 membres - part SYP 730000.

7. Villages agricoles Communes:

  • Commune de Faqira / Derbasyeh: membres 24 familles.
  • Commune de Jadida / Derbasyeh: membres 17 familles.

Le Règlement Interne des Coopératives Participatives et Démocratiques dans les Communes

A. Principes et normes de base

Le processus de construction est basé sur l'économie démocratique, indépendante, participative et communautaire. Toutes les activités économiques sont conçues pour encourager et développer la vie participative et collective des communes. La vie, le travail et la gestion des coopératives sont fondées sur les principes de liberté et d’égalité. Les femmes, par conséquent, jouer un rôle important. La culture dans les communes est basées sur les principes de démocratie, des valeurs humaines, d'autonomie et d'égalité et d'égalité sociale.

B. Composition

Les gens sont libres d'adhérer et de devenir membres à part entière de coopératives. Les membres de la commune peuvent également rejoindre les coopératives, une fois que leur adhésion a été approuvée par la commune. La composition des communes et/ou coopératives est fondée sur des valeurs démocratiques et sociales. Les communes et les coopératives peuvent rejetter des adhésions. Les membres sont entièrement responsables pour les communes et les activités des coopératives. Les membres travaillent ensemble et les décisions sont prises collectivement.

C. gestion

Les membres de la direction sont aussi des travailleurs dans les coopératives, ce qui signifie que tout le monde participe activement à la gestion de la coopérative. Il n'y a pas de différence entre un gestionnaire et un travailleur.
Seule une personne d'une famille peut prendre un poste de gestionnaire. Par exemple, si une personne d'une famille est dans l'équipe de direction d'une commune ou d'une coopérative, une autre personne de la même famille ne peut pas occuper un autre poste de gestionnaire. En outre, il y a une différence entre la direction et les autorités financières et un individu ne peut pas joindre les deux autorités. Les membres des directions sont  démocratiquement élus pour 1 an. La règle de (60%) des voix s’applique lors de la prise de décisions, qui doivent être formellement documentés. Le procès-verbal des réunions doit être écrit et publié périodiquement. Une réunion d'urgence peut être convoquée si son résultat a un effet direct sur les membres (un tiers des membres doivent assister à la réunion d'urgence).

1. Conseil communal

Les membres de la coopérative sont également membres de la commune.

2. Autorité générale

Tous les membres d'une coopérative sont également membres de l'Autorité générale, laquelle se réunit périodiquement et évalue le travail de la coopérative, organise ses activités, rend les décisions et attribue des tâches aux membres.
Tâches et responsabilités, ainsi que le mécanisme de leur mise en œuvre, sont décidées par l'Autorité générale de la coopérative.

3. Autorité de gestion

L'organe de gestion est composé d'au moins 3 membres de l'Autorité générale.
Son travail est déterminé par l'Autorité générale. L'organe de gestion soumet ses rapports à l'Autorité générale, qui à son tour évalue son rendement.

4. Autorité financière

L'Autorité financière est établie par l'Autorité générale. Il composé d'au moins 3 membres élus pour 1 an pour diriger les affaires financières de la coopérative. Il soumet des rapports financiers hebdomadaires et périodiques à l'Autorité générale.

5. Autorité de surveillance

La surveillance est généralement effectuée par la coopérative et la commune. Cependant, si nécessaire, une autorité de contrôle peut être formée. Trois membres sont choisis par l'Autorité générale pour devenir membres de l'Autorité de surveillance. Ces membres ne sont pas autorisés à devenir membres de toute autre autorité, telles que l’Autorité financière ou l’Autorité de gestion, en même temps. Elle rend compte aux autorités générales et de gestion.

6. Autorité de coordination de la Coopérative

La coordination se fait par des réunions mensuelles et périodiques entre les membres de la direction et les autorités financières et l'Autorité de coordination, avec la présence de trois autres personnes. Dans ces réunions, les politiques sont appelées à développer la coopération et le travail collectif entre les différentes unités et les autorités. Les décisions sont également prises et un rapport trimestriel est envoyé à l'Autorité générale.

7. Rejoindre une société coopérative

L'adhésion est basée sur le nombre d'actions, les responsabilités au sein de la coopérative et le capital engagé.
Une part minimale est de 1 et maximum 5. Les personnes qui ne possèdent pas de capital peuvent également rejoindre la coopérative par des emprunts auprès du Fonds général de la coopérative, comme un prêt, qui est payé par versements conformément aux règles et règlements de la coopérative.
Un membre actif est une personne qui rejoint à la coopérative et y possède un emploi.
Un membre de capital est la personne qui rejoint la coopérative uniquement en y investissant du capital.

D. L’Autorité de Gestion financière

Chaque coopérative a son propre “Fonds général”. Le Fonds est responsable des revenus et dépenses des coopératives, qui est documenté au jour le jour dans le livre de comptabilité.
Chaque mois ou l'année ou à la suite de l'achèvement d'un projet, l'Autorité de gestion financière soumet son rapport financier à l'Autorité générale.
Le bénéfice net est divisé sur la base de trois principes:
- Une proportion est allouée pour les futurs besoins, le travail, les activités et projets de la coopérative.
- Une proportion est également réparti entre les membres en fonction de leurs besoins et le travail et les efforts qu'ils ont fait pour la commune.
- Une proportion finale est allouée pour satisfaire les besoins de la coopérative et de la commune, comme la santé, l'éducation, l'électricité, l'eau, l'entretien des routes, etc. En outre, une partie de cette proportion est également enregistrée pour aider financièrement de facon solidaire les personnes  malades.
Un comité financier peut surveiller et vérifier le livre de comptes.
Les dépenses de la coopérative doivent être documentées, les reçus doivent être conservés et 2 membres doivent approuver toutes les transactions ou les remboursements.

E. Partage du Profit (Revenus et Profit)

A la fin de l'exercice, le bénéfice est divisé comme suit:
  • 50% sont répartis entre les actionnaires.
  • 30% est conservé dans le fonds de la coopérative afin d'augmenter le capital.
  • 20% est déposé dans le fonds de la commune afin de répondre au besoin de la société.
Quand une coopérative est formée, son augmentation de capital est de 30% en 1ère année, de 25% dans la 2e année, de 20% en 3e année, de 15% dans la 4e année et de 10% dans la 5ème année .
Chaque membre de la commune reçoit un salaire mensuel et leur part du profit après la fin de l'exercice ou à la réalisation d'un projet majeur.
Un membre actif qui a physiquement travaillé pour la coopérative reçoit la plus grande part des bénéfices. Un membre qui a contribué financièrement ou un membre de capital , qui ne fait pas partie de la commune, reçoit la part la plus faible du bénéfice.
Les membres qui ont physiquement travaillé pour la coopérative et a contribué financièrement reçoit également la plus grande part des bénéfices.
Dans une coopérative, le privilège est accordée aux membres qui travaillent activement à la coopérative. Les membres qui sont hautement qualifiés et actifs sont les bienvenus, mais la coopérative peut embaucher des personnes de l'extérieur, le cas échéant, entre 6 mois et 1 an. Finalement, ces individus deviennent membres permanents de la coopérative.

F. Mesures financières

Si une coopérative réalise une perte financière en une seule année, le Conseil général (une réunion des membres de la coopérative) a le droit de changer la direction et de la remplacer par une nouvelle équipe. En outre, les rôles des membres des autorités financières et de gestion pourraient être redistribués durant cette période.
Si elle a fait plus de pertes dans la deuxième année, le Conseil peut décider de fermer définitivement la coopérative.
Les membres de la Direction et de la Direction Financière d’une coopérative réalisant des pertes, ne sont pas autorisés à occuper un poste administratif durant l'ensemble de l'exercice. Cependant, ils peuvent occuper un poste d’administration l'année suivante, une fois que leur candidature a été approuvée par le Conseil général.
Dans les 5 ans, si la coopérative ne parviennent pas à faire des profits et a réalisé des pertes de 2 années au sein de la même période, les membres de la Direction et de la Direction Financière sont interdits d’occuper  un poste officiel pour les 10 prochaines années. Si des membres décident de rejoindre une autre coopérative et ne réussisent pas à réaliser du profit, ces mêmes membres sont alors interdits de détenir un poste de Direction pour les 10 années suivantes.

G. Réunions et rapports

Le Conseil général et toutes les autres autorités conviennent des réunions périodiques ou d’urgence, au cours desquelles les décisions importantes sont prises. Le conseil général de la coopérative se réunit une fois tous les 3 mois. Les plans et les projets futurs sont examinés et discutés pour l'ensemble de l'exercice.
D'autres autorités de coopératives organisent leurs réunions en fonction de leur horaire de travail. Cependant, ils doivent se réunir une fois par mois et soumettre leurs rapports à l'Autorité de coordination de la coopérative, qui à son tour se réunit une fois tous les mois.
Chaque autorité doit rédiger les rapports et procès-verbaux de leurs réunions et les documenter/archiver en conséquence.
Si un membre ne parvient pas à assister à une réunion sans autorisation préalable, il/elle doit présenter une auto-évaluation critique. Si un des membres ne parvient pas à assister à des réunions successives, il/elle doit soumettre son auto-évaluation critique au Conseil général. Si un membre ne parvient pas à assister à trois réunions successives, il/elle est ensuite expulsé par une décision du Conseil général et perd tout ses droits.

H. Emploi Termes et Conditions

Les plans et les projets doivent être conçus et mis en œuvre conformément aux procédures de santé et de sécurité. Lieu de travail, hygiène et sécurité, sont très importants pendant et en dehors des heures de travail. Toutes les mesures nécessaires et l'équipement (trousse de premiers soins, le médecin local, etc.) doivent être en place en cas d'urgence.
En cas d'accident, la coopérative ou la commune doivent traiter les blessés. Dans le cas du décès d'un employé pendant le travail, la coopérative ou la commune doivent continuer à soutenir la famille du défunt.

I. Pénalités et Sanctions

Le système pénal de la coopérative ou de la commune est dérivé du système de justice du Mouvement pour une société démocratique (TEV DEM) - fondée sur la justice sociale.

J. Capital non Controlé

  • Une grande coopérative: capital maximum de 1 M€.
  • Une coopérative de taille moyenne: capital maximum de 200 000€
  • Une coopérative de petite taille: capital maximum de 50 000€
Un membre d'une autorité d’une coopérative ne peut pas être membre d'une autre autorité dans une autre coopérative.

Les coopératives agricoles
Règlement intérieur de coopératives agricoles

1. Les objectifs de la coopérative

  1. Le développement de l'économie de la communauté et la vie participative et communautaire.
  2. Le développement de l'agriculture comunale via la propriété de l'entreprise des terres.
  3. La répartition des terres à la disposition de la commune comme l'une des nécessités sociales.
  4. Renforcer l'esprit de responsabilité sociale et communautaire afin de construire une société créative et politique.

2. Types d'affiliation coopérative

  1. Affiliation par le capital et l'effort: les membres de cette catégorie paient une contribution ainsi que l'exécution des actions de coopération.
  2. Affiliation par l'effort: les membres de cette catégorie (10%) ne paient pas de contribution, mais sont payés comme ils travaillent dans la coopérative. Ils reçoivent également une part du profit.

3. Conditions générales d’adhésion à une coopérative

  1. Les membres d'une coopérative doivent être membres d'une commune.
  2. Les membres d'une coopérative doivent résider dans le canton.
  3. Les membres dont les enfants ont quitté le YPG et/ou YPJ ne peuvent pas adhérer à une coopérative.
  4. Pour une petite famille, un maximum de 1 personne est autorisée à se joindre à une coopérative.

4. Principes de l’affiliation à une coopérative

  1. L’adhésion à une coopérative doit être approuvée par la commune dans un délai d’une.
  2. Les membres de la Commune qui veulent se joindre à une coopérative doivent se présenter à l'administration communale durant ce délai d’une semaine.
  3. Une photo d'identité est nécessaire pour adhérer à une coopérative.

5. Travailler dans une coopérative

  1. Comme mentionné ci-dessus, l'objectif de la coopérative est d'encourager le travail collectif, le soutien mutuel et la vie participative communautaire.
  2. Le travail dans les coopératives est alloué au cours des premières réunions.
  3. Ceux qui ne parviennent pas à remplir leurs fonctions sans fournir aucune explication ou justification appropriée, sont mis en garde la première fois, et à la seconde fois, le conseil de la coopérative  demande une réunion d'urgence, qui discute de sa situation et à la suite d'un vote unanime, l'individu est puni d’une amputation de 10% de son salaire.
  4. Les membres qui ne parviennent pas à assister à au moins 2 réunions par an, sont dépouillés de leur appartenance et leur capital leur est restitué à la fin de l'exercice.

6. Répartition des bénéfices de la coopérative

  1. L'institution agricole reçoit 35% des parts, et 10% de cette part est donnée à la commune.
  2. La part de la commune est de 25%.
  3. Les membres de la coopérative reçoivent 50% de parts (la part réelle est de 65%, mais 15% est donnée à la commune).
  4. Le partage varie d'une coopérative à l'autre et aussi selon la région.

7. Conseil d'administration de la coopérative

  1. Au cours de la première réunion de la coopérative, un conseil d'administration est élu et le nombre de membres est déterminé. Un minimum de 3 personnes est nécessaire dans chaque conseil de coopérative.
  2. Un membre du conseil d'administration de la coopérative ne peut pas être membre d'une autorité d’une autre coopérative.

8. L'autorité financière de la coopérative:

  1. Au cours de la première réunion, l'autorité financière (pas moins de 3 membres) est élu.
  2. Un membre de l'autorité financière de la coopérative ne peut pas joindre d'autres autorités.
  3. Rapports financiers hebdomadaires et mensuels doivent être soumis au conseil de la coopérative. Cependant les rapports trimestriels doivent être soumis à l'Autorité générale de la coopérative.

9. Comité de suivi

  1. Un comité (minimum 3 personnes) est élu par la communauté, si nécessaire.
  2. Un membre du comité ne peut pas être membre de toute autre autorité.
  3. Le comité soumet son rapport à l'Autorité générale de la coopérative.

10. Les autorités de coordination des coopératives

  1. Le conseil de la coopérative élit un membre du conseil d'administration pour devenir un coordinateur général.
  2. L'autorité de coordination se réunit régulièrement tous les mois. Au cours de la réunion, les membres discutent des activités de la coopérative et rédigent le rapport mensuel.
  3. Chaque autorité de coordination partage avec le conseil de la coopérative les minutes et les résultats de ses réunions.
Comité économique TEV-DEM
19/01/2016