mercredi 27 janvier 2016

Voyage au Rojava - 20151225/26 - 24h à Tel Tamer - Partie 1

Une escapade improvisée

Lors de notre escale à Kobané, n'ayant aucune idée de quand et comment nous pourrions retourner à Amuda, nous avons pris l'initiative de nous rendre par nos propres moyens dans une ville à majorité chrétienne (chrétiens syriaques). Nous nous fixons donc comme objectif de nous rendre à Tell Tamer, ville située sur les bords du Khabour entre Sérékaniyé et Hassaké.



Tell Tamer

La région fut le théatre de combats acharnés de fin février à fin mai 2015. Par ailleurs, le 10 décembre 2015 la ville fut l'objet d'un triple attentat à la voiture piégée, soit 5 jours avant notre départ pour le Rojava.Nous trouvons donc un chauffeur qui pour 100$ veut bien nous conduire à destination, on en profite pour embarquer un étudiant et on le laisse à Sérékaniyé.



 

















On arrive dans les faubourgs au coucher de soleil. La des assayis procèdent à une fouille complète de nos bagages, l'attentat, qui a fait une cinquantaine de victimes  ayant eu lieu deux semaine plus tôt. Le chauffeur nous conduit alors auprès d'une base de YPG qui nous prennent sous leur protection. Ils vont nous offrir le gite et le couvert pour les prochaines 24h.Il est environ 18h. 


Ce sont de sacrés gaillards, tous ont combattu DAESH, tous en portent les marques sur le corps, tous ont perdu des camarades. Tous nous sourient et apprécient notre présence. Ils nous offrent le thé et nous demandent si l'on veut manger. Nous acceptons, un diner bien au chaud près du poil à pétrole ne se refuse pas, on se réchauffe le corps et le coeur.














L'un d'eux nous montre alors qu'il porte une prothèse, une balle de douchka lui a emportée une partie de la jambe. Il combat toujours, et, ironie du sort,  il combat maintenant derrière la douchka de l'unité (ndlr: une douchka est une mitraileuse d'origine russe).













Lever à 6h puis petit déjeuner copieux


Les attentats du 10 décembre 2015


Le matin du jeudi 10 décembre 2015 un triple attentat commis à l'aide de voitures piégées frappe Tell Tamer. Ces lâches de DAESH commençant par faire exploser une voiture aux abords de l'hopital dans le but d'empêcher les soins aux blessés. 




Suivent deux autres explosions qui touchent notamment le souk aux légumes.

















Vidéos


à suivre ...

lundi 18 janvier 2016

Voyage au Rojava - 20151223 - Camp de réfugiés de Mabruka


En route pour Mabruka



Mercredi 23 en fin de matinée, suite à notre rencontre de la veille avec les responsables de Heva Sor Kurds (le croissant rouge) de Qamishlo, le Dr Sherwan Berry,  est venu nous chercher à la villa du PYD où nous somme hébergés pour assister à l'ouverture officielle d'un camp de réfugiés. Bien que parlant très bien l'anglais, une étudiante bénévole était là en temps qu'interprète.

Mabruka, un gros bourg ... désert













Ce camp possède 2 particularités. La première c'est qu'il est destiné aux réfugiés ayant fui Raqqua (la capitale auto-proclamée de DAESH) et Deyr Ez Zor. Ils ne fuient pas DAESH mais les bombardements de la coalition. La deuxième, est que ce camp est installé à Mabruka, village ayant été le théatre de combats très violents, pris, perdu et repris plusieurs fois par les YPG.




On peut voir sur les murs les impacts de balles de mitrailleuses, et une tranchée creusée par les YPG au dos du bâtiment qui va servir de centre de soins pour le camp.


Mabruka est complètement déserté, aucun habitant n'est revenu. Une ville fantôme. tout est impressionnant, le silence, si ce n'et une légère brise, les destructions.








Nous visitons donc ce qui va devenir le centre de soins du camp, l'équipe d'Heva Sor appose son logo sur les murs d'entrée, ils ont l'air content, ça rigole beaucoup avec les kurdes, en tout cas jusqu'à présent partout où nous somme passés la bonne humeur règne. Est-ce dut à notre présence? Je ne le pense pas, je crois qu'avec les privations, les blessures physiques et morales, il ne reste que l'humour pour résister.

Sherwan Berry et son équipe inaugurent le centre de soins du camp









L'équipe décharge ensuite quelques cartons de médicaments et de matériel médical fournis par une organisation italienne, puis nous remontons dans les voiture, destination le camp lui même.


Là, l'équipe d'H.S. entreprend le montage d'une tente, toujours offerte par la même organisation italienne. Le camp est lui aussi désert. Nous apprenons que des réfugiés sont bien arrivés, mais ils sont détenus et interrogés par les YPG qui craignent des infiltrations de la part de DAESH.

Déchargement de la tente
Montage....

...
L'équipe d'Heva Sor au grand complet


J'ai apprécié la présence de 2 jeunes étudiantes bénévoles, dont l'une (Berfen Osman) parlait très bien l'anglais et a su traduire mon anglais plus qu'imparfait.




A 16h30 nous étions rentré sur Amuda.